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Eau potable :
vers un permis d'empoisonner ?


L’été 2022 aura marqué les esprits par l’absence de précipitations, des températures très élevées, des cours d’eau totalement à sec, des pénuries ou restrictions, des incendies...

Ces phénomènes, qui préfigurent les conséquences du dérèglement climatique, ne doivent plus être considérés comme « exceptionnels ». L’Alsace a longtemps été considérée comme étant à l’abri d’éventuels manques d’eau, car bénéficiant d’une ressource en eau inépuisable : la nappe phréatique la plus grande d'Europe avec ses 35 milliards de mètres cubes. Pourtant, l’été que nous venons de vivre nous a montré l’impact d’une sécheresse sur l’ensemble du fonctionnement de notre société...
 
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Au-delà des nouveaux problèmes de QUANTITE de la ressource, une ancienne menace refait surface, moins médiatisée, mais que nous avons souvent dénoncée au cours des dernières années : celle de la QUALITE de l’eau de cette même nappe, que nous consommons en Alsace.

Depuis le mois de juin, nos préfets 67 et 68 signent des arrêtés « portant dérogation pour la distribution d’une eau ne répondant pas à des limites de qualité réglementaires fixées pour les eaux destinées à la consommation humaine ». 

Derrière ce jargon administratif se cache une réalité toute simple : les distributeurs d’eau sont autorisés pour 3 ans renouvelables, à distribuer une eau dépassant les limites de conformité fixées* !

* les molécules concernées sont issues d'un désherbant commercialisé sous l’appellation S-Metolachlore, utilisé en agriculture notamment pour le maïs et la betterave. Il est possible de cultiver et de produire sans ce désherbant : c'est un produit « DE CONFORT » !

Ce n’est pas un, ni deux arrêtés qui sont signés mais déjà une dizaine et d’autres sont déjà en préparation.

Alsace Nature refuse cet état de fait ! Nous avons porté, et nous porterons devant les juridictions compétentes l’ensemble des arrêtés dérogatoires qui seront signés, tant qu’un programme d’interdiction des molécules incriminées ne sera pas mis en œuvre.

Cette procédure juridique, médiatique et politique lourde ne pourra pas se faire sans votre soutien :
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L'Etat est fautif !

C’est un véritable scandale dans l’indifférence la plus totale des pouvoirs publics. Personne ne découvre le problème. Alsace Nature demande des mesures de restrictions depuis des années, mais l'Etat se base sur... LE VOLONTARIAT. Vaste blague, quand on sait tout l’argent public qui a été injecté pour améliorer la situation, sans grands résultats.

Nous sommes très loin du principe fondateur
en matière de gestion de l'eau : Pollueur = Payeur
inscrit dans la loi française depuis 1995 !

L’inertie de l’Etat, alors que la situation n’a fait que se dégrader depuis des décennies, est à questionner.
La fonction de l’Etat n’est-elle pas justement de protéger les biens communs et les ressources vitales pour les citoyens ? Est-il acceptable que ce soit le consommateur qui, au travers de sa facture d’eau, paye une dépollution largement évitable ?


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